Les opérations de suivi de la reproduction de la seiche ont démarré !

22 avril 2021

En 2020, le Parc naturel marin a mis en place un premier suivi des pontes de seiche dans le Bassin d’Arcachon, en partenariat avec le Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins (CDPMEM) de Gironde et la collaboration du Centre pour l’Aquaculture, la Pêche et l’Environnement de Nouvelle-Aquitaine (CAPENA).

En 2021, le Parc naturel marin poursuit ce suivi partenarial tout en mettant en place un projet expérimental de collecte et d’incubation des œufs de seiche pondus sur les engins de pêche professionnelle.

Ces projets bénéficient d’un financement de la Région Nouvelle-Aquitaine et du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) avec la mesure "Développement local mené par les acteurs locaux" (DLAL).

Mise à l'eau d'un incubateur et observation des premières pontes

Ce vendredi 9 avril après-midi, une structure expérimentale a été mise à l’eau dans le cadre du projet de collecte et d’incubation d’œufs de seiche pondus sur les engins de pêche professionnelle, piloté par le Parc naturel marin.

Ce projet, dont la réalisation a été confiée à CAPENA, a pour objectif d’évaluer la contribution de ce type d’opération pour le succès de la reproduction des seiches dans le Bassin d’Arcachon.

Le projet fait appel à des pêcheurs professionnels volontaires pour la collecte des œufs de seiche qui seront placés dans l’incubateur, et à l’intervention d’un moyen nautique équipé d’une grue pour la pose, le suivi et la relève de la structure.

La survie des œufs de seiche placés dans l’incubateur sera évaluée toutes les semaines jusqu’à mi-juillet. La structure, située sur le secteur de Graouères, fait l’objet d’un balisage spécifique à l’attention des navigateurs (cardinal Sud).

Les premiers œufs de seiche ont déjà été observés sur les pondoirs mis à l’eau courant mars 2021, sur les stations du Tès et de Hautebelle.

Par ailleurs, le Parc naturel marin participe également en collaboration avec le Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins (CDPMEM) de la Gironde et l’organisation de producteurs Pêcheurs d’Aquitaine, au projet CEPHASTOCHE. Ce projet, piloté par le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis et l’Université de la Rochelle, vise à améliorer la connaissance des traits de vie de la seiche à l’échelle du Golfe de Gascogne. Les premières mesures et prélèvements de seiches, ont ainsi été réalisées par CAPENA fin mars 2021 à la Criée d’Arcachon.

reproduction seiches PNMBA

Mise à l'eau d'un incubateur à oeufs de seiche dans le Bassin.

G. Ortega - CAPENA.

Mise à l'eau d'un incubateur à oeufs de seiche dans le Bassin.

G. Ortega - CAPENA.

La seiche dans le Bassin d'Arcachon, une espèce à enjeux

La seiche (Sepia officinalis) est une des trois principales espèces exploitées (en tonnage) par les pêcheurs professionnels du Bassin d’Arcachon. Espèce emblématique, et par conséquent ressource économique importante, la seiche est essentiellement ciblée au casier et au filet entre les mois de mars et de mai dans l’intra-Bassin.

Cependant, le cycle biologique très court de cette espèce (1 ou 2 ans) et les conditions climatiques amplifient de façon importante les variations naturelles des stocks d’une année sur l’autre. En effet, pour les embarcations pratiquant cette activité dans le bassin, les quantités de seiches péchées par an, pour la période 2009 - 2019, ont fortement varié, entre 13 et 207 tonnes selon les années, la moyenne annuelle étant d’environ 86 t (source Base Pêche Aquitaine CRPMEM Nouvelle-Aquitaine).

espèce emblématique PNMBA

Seiche dans le Bassin d'Arcachon.

Oceana.

Seiche dans le Bassin d'Arcachon.

Oceana.

Le cycle biologique de la seiche

Dans le golfe de Gascogne, les seiches à l'âge adulte remontent en fin d'hiver toute la côte Atlantique pour venir frayer dans les baies). A la période où la seiche entre dans le Bassin d’Arcachon pour se reproduire, les œufs sont déposés sur des supports variables comme certaines espèces d’algues et de plantes marines dont les zostères, mais également sur des supports d’origines anthropiques tels que les parcs ostréicoles ou les engins de pêche. Une fois la saison de pêche terminée, les casiers sont ramenés à terre et nettoyés entrainant une perte, parfois importante, d’œufs non éclos. Le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon et les professionnels ont ainsi souhaité expérimenter une solution adaptée aux pratiques des pêcheurs locaux pour réduire cette déperdition d’œufs, et pour évaluer la contribution possible de ce type d’actions pour le succès de la reproduction à l’échelle du Bassin d’Arcachon.

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