Surveiller les déchets échoués sur le littoral
Le Parc naturel marin conduit deux protocoles scientifiques de suivi des déchets échoués sur le littoral dans le cadre de la directive européenne sur la surveillance du milieu marin en collaboration avec le CEDRE.
Les études se déroulent sur quatre sites : deux sur les plages océanes (Grand Crohot et La Salie), un site intermédiaire (banc d’Arguin) et un site en fond de Bassin (pointe du Teich).
Ces protocoles incluent :
- le suivi des macrodéchets (> 2,5 cm)
- le suivi des micro et mésoplastiques.
En 2023, les déchets les plus fréquents sont des fragments de plastique non identifiés (35%), des déchets liés aux activités de pêche et à l’ostréiculture (21 %) et des plastiques à usage unique (17%).
L’Union européenne fixe un seuil de référence pour un bon état environnemental à 20 déchets pour 100 mètres de littoral. Avec une abondance médiane de 242 déchets/100m entre 2019 et 2021, le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon n’atteint pas le bon état de cet indicateur « déchets sur le littoral ». C’est également le cas des autres parcs naturels marins présents sur la façade atlantique.
En 2023, parmi les quatre sites du Bassin d’Arcachon, seule la plage de la pointe du Teich respecte ce seuil. En moyenne cette année-là, le littoral du Bassin d’Arcachon présentait 318 déchets pour 100 mètres.
Les résultats ne permettent pas encore de conclure sur la tendance de l’indicateur (six ans de données disponibles sont nécessaires).
Carte : Evaluation de l’indicateur « déchets sur le littoral » pour les PNM entre 2019 et 2021. (CEDRE, 2024)
Carte : Evaluation de l’indicateur « déchets sur le littoral » pour les PNM entre 2019 et 2021. (CEDRE, 2024)
Photographie : Exemple échouage de granulés de plastique industriels sur la plage de La Salie (PNMBA)
Photographie : Exemple échouage de granulés de plastique industriels sur la plage de La Salie (PNMBA)
Qu’est-ce que les GPI ?
Les granulés de plastiques industriels (GPI), aussi appelés « larmes de sirène », sont la matière première utilisée par la plasturgie pour produire l’ensemble des objets plastiques.
Les GPI ont une taille d’environ 2-3 mm de diamètre. Ils s’échouent, entre autres, sur les plages de l’Atlantique. Les protocoles de suivi des déchets permettent d’identifier le niveau de base de contamination du littoral et ainsi de détecter un potentiel arrivage massif.
Ainsi après le naufrage d’un porte-conteneur contenant des GPI au large des côtes portugaises à l’hiver 2023-2024, les données issues des suivis ont permis de conclure qu’aucun échouage significativement plus important que les années précédentes n’avait été observé ou signalé sur les côtes océanes du Bassin d’Arcachon.
À quoi servent ces données ?
Ces suivis visent à mieux identifier les sources potentielles de pollution à différentes échelles géographiques et à évaluer la pertinence des actions mises en place. Elles alimentent un plan d’action européen décliné pour la France (MTE, 2024).
Ce plan d'action national contre les déchets marins repose sur plusieurs mesures clés, notamment la mise en place de dispositifs pour limiter les macro-déchets dans les cours d’eau et les stations de traitement, la collecte et la valorisation des engins de pêche usagés ; ou encore un renforcement juridique (loi AGEC 2020) avec l’interdiction progressive des plastiques à usage unique, des nouvelles filières REP (Responsabilité élargie des producteurs) pour les mégots, les emballages et les engins de pêche, des sanctions renforcées contre les dépôts sauvages, et l’obligation pour les industriels de limiter les fuites de GPI.
Pour aller plus loin
- CEDRE. (2024). Evaluation à l’échelle des Parcs naturels marins des indicateurs DCSMM du Bon État écologique et des Objectifs environnementaux pour le volet “Déchets sur le littoral” du Descripteur 10 “Déchets marins.”
- MTE. (2024). Déchets marins. https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/dechets-marins
- PNMBA. (2017). Plan de gestion du Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon.