"Les comportements nocturnes de la faune marine" : une web-conférence inédite du Parc naturel marin

14 avril 2021

Pour sa 3ème édition, le festival Territoires sauvages abordait la faune nocturne. En raison de la crise sanitaire, l'organisateur du festival - Cistude Nature et ses partenaires (dont le festival Ménigoute, la ville du Teich, le PNR des Landes de Gascogne et la Région Nouvelle Aquitaine) - ont adapté les rendez-vous proposés du 2 au 5 avril au Teich, faisant la part belle aux projections et conférences en ligne. L'occasion pour le Parc naturel marin de participer avec une web-conférence proposée par Benoit Dumeau sur la faune marine et ses comportements à la nuit tombée.

La conférence du Parc naturel marin proposait aux internautes lundi 5 avril de découvrir le comportement atypique de certaines espèces marines du Bassin d’Arcachon en décrivant notamment les particularités de leurs phases de sommeil et leurs adaptations aux conditions de leur milieu.

visuel territoires sauvages

Affiche Territoires sauvages 2021

Cistude Nature

Affiche Territoires sauvages 2021

Cistude Nature

"Du jour à la nuit, sous l'eau"

Avec la nuit, une partie de la faune sauvage terrestre change de comportement. Mais qu’en est-il en mer ?

Y a-t-il aussi des espèces marines qui ne sortent qu’au crépuscule, à l’instar des chauves-souris ? D’autres au contraire cherchent-elles un endroit pour se cacher et dormir ? Et si oui, comment font-elles avec les courants, les vagues et la marée ? A travers des cas concrets, Benoit Dumeau, Chef de l’unité « Ecosystèmes marins » au Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon a présenté lors de sa conférence en ligne "Du jour à la nuit, sous l'eau", quelques comportements nocturnes des espèces marines que l’on retrouve sur nos côtes.

Le sommeil , un besoin universel dans le règne animal

Les animaux, comme les êtres humains, ont besoin d’un repos quotidien afin de récupérer de leurs moments de veille.

L'homme est une espèce circadienne et vit donc sur un rythme de 24 h. Ce rythme qui est ancré dans chacune des cellules de notre corps, est nommé "l’horloge biologique". Il concerne également la plupart des espèces animales qui peuplent notre planète, et même quelques espèces vivant dans les profondeurs des océans. Toutefois, la diffusion de la lumière sous l'eau, la turbidité et les marées ont également leur influence.

La découverte du besoin de sommeil chez les méduses par des chercheurs américains en 2017 suggère que les mécanismes du sommeil seraient ancestraux, les méduses appartenant à une branche de l’évolution très éloignée de la nôtre, dont elle s’est séparée il y a plusieurs centaines de millions d’années.

Le comportement des espèces marines la nuit

La nuit n'est pas toujours synonyme de sommeil pour les espèces marines.

Les anatidés comme le Canard souchet, présent notamment au Domaine de Certes, se nourrit la nuit tandis que la Bernache cravant, venue hiverner sur le Bassin, se nourrit de jour à marée basse sur l'estran et dort sur l'eau la nuit. La Sterne caugek nichant sur le Banc d'Arguin, a besoin du jour pour voir dans l'eau ses proies, les anchois, et dorment la nuit. Les espèces hauturières, comme l’Océanite tempête, qui passe plusieurs mois en mer sans toucher terre, sont capables de dormir en volant.

En observant les oiseaux voler en continu durant de très longues périodes, les scientifiques avaient émis l'hypothèse que certains d'entre eux seraient capables de dormir très peu et en volant. Les découvertes scientifiques récentes confirment ce comportement. Par ailleurs, les observations ornithologiques ont démontré que certains oiseaux ne dorment que d'un œil et ont un sommeil dit unihémisphérique, comme chez les bécasseaux qui se nourrissent sur les vasières du Bassin.

C'est le cas également des cétacés, comme le Dauphin commun au large du Bassin, qui doivent pouvoir continuer à respirer à la surface en dormant.

Pour les espèces animales fixées, comme les huîtres ou le vers Sabelaria alveolata qui forme les récifs d’Hermelle, et qui ne peuvent pas se déplacer, l’alternance du jour et de la nuit n'a que peu d'incidence. Seule la marée rythme vraisemblablement leur vie. Ils essayent de survivre pendant la basse mer en se protégeant comme ils peuvent et attendent la haute mer pour s’activer, notamment pour s’alimenter.

Chez les poissons, la diversité des comportements est aussi au rendez-vous. La Sole commune, par exemple, est aussi une espèce marine active la nuit. Elle s'arrange très bien de très faibles éclairements en utilisant principalement ses aptitudes olfactives et mécano-réceptives pour capturer ses proies.

Sole sénégalaire PNMBA

Sole sénégalaise (Solea senegalensis).

Patrick Ragot

Sole sénégalaise (Solea senegalensis).

Patrick Ragot

puffin PNMBA

Puffin majeur en vol au large du Bassin.

Benoit Dumeau / OFB

Puffin majeur en vol au large du Bassin.

Benoit Dumeau / OFB

Récifs d'hermelle PNMBA

Récifs d'hermelle à marée montante

Nathalie Thiers / OFB

Récifs d'hermelle à marée montante

Nathalie Thiers / OFB

Visionnez la conférence en ligne

https://www.youtube.com/watch?v=_FahlzIlSUs&list=PL6MJ0E_Nq6LQo39vG8wijR5jdKKSSv6b4&index=3

En savoir plus : Cistude Nature et la 3ème édition de Territoires sauvages

Espèce sous marine PNMBA
Merveilles du Bassin

Frédéric Lamothe