Le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon et l’ONF mènent des opérations de suivi du gravelot à collier interrompu, petit oiseau rare et protégé qui niche sur nos plages océanes entre avril et juillet. Vingt-cinq nids ont été dénombrés ; plus de la moitié sont malheureusement en échec.

Fin juin, les intempéries qu’a connues la Gironde ont laissé des traces. Sur nos plages océanes, de nombreux nids de gravelot à collier interrompu (Charadius alexandrinus) ont été détruits, balayés par les rafales de vent et la grêle. Aujourd’hui, sur les 25 nids recensés par les agents du Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon (6 sur les plages de Lège Cap-Ferret et 19 au niveau du Wharf, plage de la Salie), 15 sont en échec. Un bilan qui illustre bien la vulnérabilité de ce limicole discret.

Le gravelot à collier interrompu niche sur le haut de plage d’avril à juillet, déposant ses œufs à même le sable. Le mimétisme qui le caractérise représente une grande source de fragilité : se confondant avec le sable, ses œufs sont exposés au piétinement. Ils sont en outre victimes de prédateurs, notamment du sanglier, de la corneille et du renard.

Afin de favoriser les chances de reproduction de cet oiseau protégé, les agents du Parc naturel marin et de l’ONF arpentent les plages océanes d’avril à fin juillet. Lorsqu’un nid est repéré, un large enclos temporaire accompagné d’un panneau informatif peut être installé afin de le protéger du dérangement et du piétinement. Depuis l’année dernière, des cages anti-prédation sont en outre installées au-dessus des nids. La taille des mailles permet à l’oiseau de sortir et d’entrer sans difficulté, mais le protège des prédateurs.

Ces dispositifs de protection permettent de fortement augmenter le succès de reproduction du gravelot à collier interrompu : en 2021, on compte 66,6 % de taux d’éclosion pour les nids protégés par des enclos, contre 12 % pour les nids non protégés. À l’heure actuelle, sur l’ensemble des nids observés, 7 sont en cours d’incubation, trois sont parvenus à l’éclosion. Quatre juvéniles ont été observés.