Des structures artificielles pour favoriser le retour de l’herbier

05 octobre 2023
Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

La restauration des herbiers de zostères, qui ont subi une forte régression ces dernières décennies sur le Bassin d’Arcachon, constitue un enjeu essentiel pour le Parc naturel marin. Une étape importante a été franchie les 29 et 30 septembre avec l’installation de structures artificielles sur l’estran de Gaillard par la société Seaboost et le Parc naturel marin.

Ces dispositifs expérimentaux temporaires doivent permettre de freiner le courant et de favoriser ainsi la recolonisation naturelle de l’herbier. Trois structures de 15 m, 20 m et 25 m ont été déployées en triangle et fixées à l’aide de 108 points d’ancrage. Un chantier rendu difficile par les conditions naturelles de ce site, un sol sablo-vaseux particulièrement meuble. 

Des transplantations de zostère ont par la suite été réalisées à l’intérieur de ce dispositif. Le Parc naturel marin a pu bénéficier pour cette étape de la mobilisation et du savoir-faire de six « Sea rangers », des jeunes Néerlandais recrutés pour mener des opérations de suivi, surveillance et restauration de la biodiversité marine en Europe.

Ces transplantations, puis le suivi de leur survie et croissance, visent à tester l’efficacité des dispositifs. Elles pourraient aussi permettre d’accélérer significativement la recolonisation des herbiers au sein de ces zones protégées des courants. 

Les structures artificielles pourront être retirées dès lors que l’herbier aura recolonisé la zone et pourra donc de lui-même ralentir le courant et favoriser son propre développement. 

Transplantation de pieds de Zostère naine

Transplantation de pieds de Zostère naine

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Transplantation de pieds de Zostère naine

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Transplantation de pieds de Zostère naine

Transplantation de pieds de Zostère naine

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Transplantation de pieds de Zostère naine

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Transplantation de pieds de Zostère naine

Transplantation de pieds de Zostère naine

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Transplantation de pieds de Zostère naine

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Des brins reproduisant l'effet des feuilles de zostères

Les dispositifs sont constitués d’une sangle d’où émergent des brins reproduisant l’effet d’atténuation du courant produit par les feuilles de zostères. Sur les prototypes actuels, ces brins sont réalisés en polypropylène, le même matériau utilisé pour les poches et collecteurs ostréicoles du Bassin. Des matériaux alternatifs biosourcés sont à l’étude pour permettre une utilisation pérenne à plus grande échelle dans le cas où l’expérimentation serait concluante.

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Installation d'herbiers artificiels sur l'estran de Gaillard

© Stéphanie Bouillaguet / OFB

Mathis Cognat, de la société Seaboost, revient sur le déploiement de ce dispositif expérimental :

Quel est l’objectif des ces structures artificielles ?

A la base, elles ont été conçues pour créer des nurseries dans des ports, dans des habitats dégradés. L’objectif était de pouvoir favoriser le développement des juvéniles, à l’abri des prédateurs. Ici, l’objectif est tout autre : il s’agit de ralentir les courants dans une zone où ils sont trop forts pour permettre aux herbiers de revenir. On mène également des opérations de transplantation pour permettre que les transplants, une fois à l’abri de ce dispositif, puissent coloniser l'estran.

Comment vont être réalisés les suivis ?

Différents types de suivis vont être réalisés : des suivis biologiques bien sûr, puisque le but est de faire revenir l’herbier. L’effet hydrodynamique de ces structures va également être mesuré : est-ce que ces structures ralentissent les courants et les vagues ? Quel est leur effet sur le sédiment ? L’ensemble de ces paramètres vont être étudiés.

Est-il envisageable de déployer ces herbiers artificiels à grande échelle ?

L’Ifremer a réalisé de nombreux exercices de modélisation pour connaître les zones prioritaires sur lesquelles on pourrait déployer ce dispositif. Cela nécessite qu’un certain nombre de conditions soient réunies. Il est aussi important de connaître la quantité de structures à déployer pour enclencher la recolonisation naturelle.