C'est le printemps, attention aux œufs des gravelots !
A partir de la mi-mars, les gravelots à collier interrompu sont de retour de migration sur les sites de nidification du Bassin, en particulier sur les plages océanes. Le printemps est la saison des amours et des premières pontes !
Petit oiseau côtier d'une 15ne de centimètres, le Gravelot à collier interrompu est très vulnérable. La femelle dépose généralement 3 œufs à même le sable, sans élaboration de nid, le rendant ainsi sensible au piétinement. Ce limicole est passé maître dans l'art du mimétisme, ses œufs et ses poussins se confondent très facilement avec la couleur du sable et des débris coquilliers. Ils sont donc très difficiles à repérer, tant par les humains qui veulent les protéger que par leurs prédateurs.
Femelle Gravelot en couvaison.
Florian Lalièvre / OFB
Femelle Gravelot en couvaison.
Florian Lalièvre / OFB
Chaque semaine l'équipe du Parc naturel marin suit la reproduction de cette espèce
A partir du mois d’avril et jusqu’en août, cette espèce vient nicher sur les hauts de nos plages océanes. Le Bassin d’Arcachon est un site à enjeu pour sa reproduction et le Parc naturel marin joue un rôle essentiel pour sa conservation. La France accueille d'ailleurs 10% de la population européenne de Gravelot à collier interrompu chaque année.
Depuis maintenant 3 années, des opérations de suivi sont organisées de manière régulière par le Parc naturel marin et ses partenaires. Elles ont pour but de déterminer plusieurs paramètres, tels que la localisation des nids, le nombre d’œufs ainsi que le suivi des poussins. L’objectif est d’améliorer les connaissances sur le cycle biologique de cet oiseau, mais aussi d’évaluer l’impact des pressions pesant sur son succès reproducteur afin de mettre en place les mesures de gestion adéquate.
Le Gravelot, un oiseau menacé
En France, le Gravelot à collier interrompu est considéré comme "Vulnérable" dans le classement de la liste rouge des oiseaux nicheurs. Il est particulièrement sensible aux dérangements. L’incubation des œufs dure une vingtaine de jours pendant lesquels la femelle ne quitte pratiquement jamais son nid ! Un prédateur, un chien non tenu en laisse ou des promeneurs à proximité… peuvent la conduire à fuir et à abandonner son nid. Les œufs ne sont alors plus protégés ni couvés, ce qui peut conduire à leur perte.
En 2020, sur les plages océanes au sein du Parc naturel marin, 16 nids ont été suivis comportant un total de 42 œufs donnant naissance à 10 poussins. Même une fois éclos, les poussins sont encore vulnérables. Seulement 7 jeunes ont atteint l’âge adulte sur les plages océanes du Parc naturel marin et ont pu s'envoler.
Gravelot à collier interrompu sur les plages océanes
Florian Lalièvre / OFB
Gravelot à collier interrompu sur les plages océanes
Florian Lalièvre / OFB
Florian Lalièvre / OFB
Suivi de la nidification des gravelots sur les plages océanes
Benoit Dumeau / OFB
Suivi de la nidification des gravelots sur les plages océanes
Benoit Dumeau / OFB
Ensemble, protégeons les gravelots
Grâce à quelques gestes simples, que vous soyez promeneurs, plagistes, joggeurs, pêcheurs..., vous pouvez tous participer à améliorer les chances de reproduction des gravelots en :
- privilégiant de marcher sur le bas de plage au plus près de l’eau, Vous serez alors plus loin des nids potentiels. Et c’est moins fatiguant de marcher sur le sable mouillé que le sable mou et chaud !
- tenant vos chiens en laisse même si leur présence y est autorisée.
Florian Lalièvre / OFB